Qui suis-je?
Un sculpteur kitch qui fait des choses artisannales et dépassées? Un « digne » représentant de l’art d’aujourdh’hui, de l’art contemporain? Quel est mon cheminement?
Pas de deux, 140cm, épinette noire et tilleul, 2008
Equus, bronze, 2/8, 90cm, 2006
Que de questions lancinantes pour un sculpteur, après tout :“la sculpture c’est la poussière, la sueur et le bruit, alors que la peinture est le royaume de l’esprit et de la quiétude réfléchie” (Traduction du Codex Urbinas de Léonard da Vinci). Si j’avais voulu ou pu écrire, j’aurais utilisé les mots pour exprimer mes émotions, c’est tellement plus simple.
J’entreprends une double odyssée quand je saisis mon ciseau et m’attaque à une pierre ou un bloc de bois pour y trouver ce qui s’y cache. L’artiste en moi y cherche la forme la plus esthétique, alors que l’homme en moi y cherche une émotion que je n’arrive pas à sortir de mon subconscient autrement.
Presque toujours, je ne sais pas – du moins consciemment, ce que j’entends dire et c’est dans le travail que je trouve une forme; même si je sais qu’elle est belle, j’ignore encore ce que j’y ai trouvé. Ce n’est que lorsqu’il sort de moi, que l’objet sculpté m’autorise à l’objectiver et à jeter un regard neutre sur le secret qu’il a libéré. C’est souvent des mois après avoir terminé l’oeuvre que je commence à pouvoir en parler.
Certes, j’utilise parfois un langage connu depuis l’époque gréco-romaine pour exprimer ma vérité : j’aime le corps d’un cheval nu ou d’une femme nue pour définir une émotion. J’utilise comme Maillol ou Périclès le corps de la femme comme métaphore, cela est vrai, mais je crois néanmoins traduire une vérité de 2009.
Equus peut sembler conventionnel et donc ne pas entrer dans l’image que l’on se fait de l’art contemporain. Néanmoins, c’est une métaphore contemporaine de la colère contrôlée. J’ai librement choisi d’exprimer un sentiment profond et vrai et …encore contemporain, par le biais d’une veille image et en utilisant un vieux langage : le figuratif.
Décrire mon « cheminement » c’est accepter de mentir par complaisance ou par cupidité : Je n’ai d’autre cheminement que de dire quelque chose de vrai en m’attaquant à la matière et en dénichant ce qu’elle a de caché dans sa gangue, dans ses entrailles.
traoré doungo ahmed 29 juillet
je suis très content de vos oeuvres .je suis artiste aussi.